La gestion de trésorerie en période de crise : les bonnes pratiques
La gestion de trésorerie constitue un enjeu critique pour les entreprises, a fortiori en période de crise. Alors que la France poursuit son déconfinement, le pays s’attend à constater un accroissement du nombre de faillites. Ainsi, le COVID-19 aura vraisemblablement des répercussions économiques et financières de grande ampleur. Les petites entreprises risquent d’être davantage touchées compte tenu de leur surface financière plus faible. Cet article vise à fournir à ces petites entreprises quelques pistes pour atténuer les dommages subis et accroître leurs chances de survie.
1. Sollicitez les dispositifs d’aide de l’Etat
Cela peut paraître une évidence, mais il est primordial de mettre toutes les chances de son côté pour éviter une crise de liquidités. Le gouvernement a bien compris que la protection des TPE/PME constituait une priorité. Remarquons que 99,9 % des entreprises en France sont des TPE/PME, et que la France est championne d’Europe en termes de création d’entreprises. Nous vous rappelons ci-après les mesures génériques prises par le gouvernement :
- Report des délais de paiement des cotisations salariales et échéances fiscales sans justificatif ni pénalité
- Remise d’impôt direct prévue pour les entreprises les plus en difficulté (notamment impôt sur les bénéfices et contribution économique territoriale)
- Report du paiement des loyers et factures (électricité, gaz, eau)
- Versement d’une aide de 1500 euros et d’une aide complémentaire de 2000 euros à 5000 euros sous conditions (Fonds de solidarité)
- Prêts garantis par l’Etat
- Possibilité de négocier avec les banques un rééchelonnement des crédits bancaires
- Appui de l’Etat dans le traitement des conflits avec les clients/fournisseurs
- Simplification et renforcement du dispositif de chômage partiel
Parallèlement à ces mesures génériques, le gouvernement a mis en place des mesures sectorielles pour venir en aide aux secteurs les plus touchés :
- Secteur du tourisme et de la culture
- Possibilité de recourir au chômage partiel maintenue après le 11 mai
- Possibilité de recourir au fonds de solidarité au-delà du mois de mai
- Exonération des cotisations sociales pendant la fermeture
- Annulation des loyers et redevances d’occupation dus aux bailleurs nationaux pendant la fermeture
- Secteur du bâtiment
- Annulation des pénalités de retard
- Reconnaissance du COVID-19 comme cas de force majeure pour les marchés publics
- Publication par l’OPPBTP d’un guide de préconisations sur les modalités et conditions de reprise des chantiers
En conséquence, si vous n’avez pas déjà sollicité ces dispositifs, il n’est pas trop tard pour le faire !
2. Sécurisez vos crédits bancaires
La gestion de trésorerie passe également par de bonnes relations avec les banques. Un premier levier à actionner consiste à sécuriser vos lignes de crédit : prêt garanti par l’Etat (PGE), crédit-bail, autorisation de découvert. Pour obtenir un PGE, plusieurs conditions s’appliquent :
- Date limite fixée au 31/12/2020
- PGE pouvant aller jusqu’à 25 % du chiffre d’affaires (ou 2 ans de masse salariale)
- Pas de caution personnelle
- Constitution d’un dossier clair et concis : démontrez la sensibilité de vos revenus et de vos dépenses à la crise, faites des hypothèses prudentes
Pour autant, faites attention au coût du découvert bancaire, qui pourrait être prohibitif et neutraliser pour partie les bénéfices attendus.
3. Optimisez vos encaissements
Les entreprises peuvent faire preuve d’un laisser-aller à l’égard des débiteurs dans un contexte où l’économie est florissante, les taux d’intérêt faibles et la trésorerie abondante. Or, en période de crise, la gestion de trésorerie devient critique. S’il est possible pour vous de reporter les paiements aux fournisseurs, vos propres clients peuvent également en faire de même. En conséquence, il est important d’être vigilant quant au recouvrement des créances clients. Vous trouverez ci-dessous quelques recommandations qui vous aideront à optimiser davantage vos encaissements :
- Analysez l’historique de paiement de chaque client et identifiez ceux qui semblent avoir modifié leurs pratiques et délais de paiement
- Déterminez le niveau de risque pour chaque client et priorisez les clients susceptibles de faire défaut
- Prévoyez des paiements avancés pour les clients à risque
- Favorisez les paiements par prélèvements, voire demandez des acomptes
- Facturez rapidement et automatisez la facturation lorsque c’est possible
- Suivez et relancez vos clients : en cas de litige, faites appel au médiateur de la République, voire à un huissier de justice
4. Suivez votre trésorerie et vos performances
La dernière piste importante pour le chef d’entreprise consiste à suivre régulièrement sa trésorerie et les performances de sa société. Il est recommandé de disposer d’une vision mois par mois sur les 6 prochains mois. Cette vision permettra au chef d’entreprise de prendre de bonnes décisions et de limiter les risques de défaillance. Les décisions sont à prendre en tenant compte de l’impact sur les charges, sur le résultat et sur le niveau de trésorerie. Selon nous, les critères d’un bon outil de suivi sont les suivants :
- Outil qui permet de disposer rapidement de l’information (reporting en temps réel)
- Outil qui permet de présenter une information claire et concise
- Si le besoin d’une solution se fait sentir, privilégiez des solutions interconnectées en mode SaaS
Par exemple, à partir de vos reportings issus d’Excel et/ou de vos systèmes d’informations comptables, vous pouvez mettre en place un suivi de la gestion de trésorerie sous Power BI. N’hésitez pas à nous solliciter si vous souhaitez mettre en place ce type de suivi !